Pré Au lard était une vraie passoire. En fait, il voulait bien le croire, mais comme la plus grande partie des forces étaient en mission, cette même grande partie n’était pas encore revenue, laissant le village à la main de quelques partisans de la justice et du savoir-être. Abel avait sans doute cette chance d’être là. Le carquois et son arc dans le dos, par simple oubli. Il avait oublié l’heure de son rendez-vous avec Roseline et le voilà qui déambulait d’un pas rapide dans les rues quand les premiers bombardements se firent entendre. Il s’accroupit à coup sûr pour ne pas être touché par les débris d’un toit qui part en fumée. Comme si le chaos prenait littéralement sa place dans un endroit normalement hors de danger. Il sort sa baguette pour protéger un groupe de femmes qui couraient pour se réfugier sans doute dans l’un des abris mis en place par le Ministère en cas d’attaque. Mais lui, il va à contrecourant de la foule. Rosie, elle devait être là et ce n’était pas bon !

Le Lieu de rendez-vous est désert évidemment, elle avait dû se faire surprendre elle aussi. Il rebrousse chemin. « GRAND PÈRE ! » Voilà tout ce qu’il parvient à articuler avant qu’un mur ne manque de s’écrouler sur lui et qu’il transplane en urgence à côté du vieil homme la joue blessée partiellement. « Qu’est-ce qui se passe. » Arrive-t-il à articuler distinctement, alors qu’il remarque la petite Rosier. « Rosie, Rosie, ça va t’as rien ? » Il est inquiet ça se voit à son visage ou même à on langue corporel alors qu’il passe une main autour de ses épaules pour la soutenir, dans l’autre trône évidemment sa baguette. Il tente de faire avancer le petit groupe, jusqu’à jurer en italien, avant d’ajouter à son grand-père. « Mais comment y nous on trouver bordel de merde ? » Pas poli pour un sou, un vrai Velrose en crise d’ado.

C’est dedans Saint Viviane qu’elle se trouve quand les signes de la guerre se font présents. Sixtine ne l’avait pour une fois pas vu venir, alors qu’elle aurait pu. La bouche entre ouverte, elle remercie Merlin qu’Abigaël soit si loin de tout ce chaos et remonte malgré les secousses dans l’hôpital magique où déjà du matériel tombe complètement en ruine. Elle hurle sur qui veut bien l’entendre, enfilant sa blouse encore chaude. Baguette à la main, elle plusieurs de ses collègues à lancer des sorts de défense sur la bâtisse afin que tous ceux qui viendraient ici soient en sécurité pour le moment. Ils étaient médicomages pas Aurors ou bien d’autres personnes travaillant dans le domaine de la police. C’était trop demander de faire ça vite et bien alors que des blessés arrivaient déjà. Elle n’avait pas vraiment de temps et déjà la blouse tâchée de sang. « Prince, y a trop de gens dehors. » Elle relève ses boucles blondes. « J’y vais ! » Et prends ses jambes à son cou. Elle était née dans l’urgence permanente et ce soir autant dire que les règles d’hygiènes, ne seraient pas toutes appliquées à la lettre. Et le sang afflux déjà par le nombre de blessés importants.

Oh oui, il manquait déjà des bras, parfois des jambes. Mais tant qu’il y avait de la vie, il y avait de l’espoir. Son équipe, normalement associée à la pointe de la médicomagie, se devait de soigner les plus graves comme les personnes en choc psychique. Quand elle relève les yeux, elle reconnait la petite Rosier qu’Espérance a toujours à la bouche à cause des tests de potions qu’elle peut effectuer. Ou bien son ami Uriel. Elle accourt vers eux la voyant très faible. Abel Velrose, un cousin d’Abigaël dont il avait parlé dans ses lettres, c’est comme ça qu’il se présentât. « On parlera belle-famille et autres plus tard Velrose ! Bouge-moi ton cul de là et protège-moi cet hôpital ! » Ce qu’elle ne savait pas c’est que les hormones faisaient déjà son effet sur ses états d’esprit. Jusqu’à remarquer l’ancien à leur côté. Elle tente d’être le plus polie possible dans le fond ignorant jusqu’à son identité tant elle était plongée dans la médecine que dans la vie de Pré-Au-Lard. Gardant Rosie dans les bras. « On va se mettre à l’abri, Monsieur, s’il vous plait. » Ne sachant pas qu’il devait s’agir du plus grand Auror du siècle ou bien de son futur grand-père par alliance.

La petite habitation loin du village qu’il partageait avec Bertha avait le loisir de le sortir d’un quotidien parfois trop sur le vif. Et c’est en voyant partir les tuiles du toit de la boutique Flourish and Blotts 2.0 qu’Uriel se rend compte du désastre que les moldus pouvaient créer. Il pousse un juron, forçant Arthurus à sortir du bâtiment qui prenait feu petit à petit alors que Walter tentait de contenir les flammes à coup de sortilèges. Uriel, il n’a pas eu le temps de les aider qu’il remontait déjà la foule jusqu’à l’habitation. S’il avait un jour blessé Glinda dans la boutique, il voulait être certain que le sort de Bertha soit différent. Crise existentielle et poumons qui lui déchirent le thorax alors qu’il court à toutes jambes vers l’habitation qu’ils partageaient, un peu plus différemment que lors qu’elle avait passé pour la première fois la porte.

« BERTHA ?! » Voilà tout ce qu’il arrive à articuler alors qu’il passe s’une pièce à une autre, la cherchant presque vainement. Elle avait dû se cacher, elle ne pouvait que se cacher de toute façon, elle n’était pas du genre à se battre malgré tout ce qu’ils pouvaient dire sur cette guerre et la misère qui en résultait. Il retourne tout ce qu’il peut, ses iris mordorés étant déjà moitié verte, signe d’une transformation qui pourrait être plus vraie que nature sous le coup de l’émotion. Saleté d’Espérance et ses expériences ! Il met le temps à la trouver, mais quand il la touche enfin, il la serre contre lui, avant de prendre sa main et de la sortir de là. « On va aller à Sainte Viviane, on sera protégé ! Les autres y sont déjà là-bas ! » Ces autres qui ne savaient rien du « nous », ils courent vers l’hôpital, mais c’est un bout de mur qui écrase sa jambe alors qu’ils touchaient au but, une ruelle devait les séparer de la barrière magique qui se formait.

La vie de Rosie, la vie des autres membres de sa famille, c’était ce qui lui semblait important. Abel était persuadé qu’Arielle avait sans doute trouvé un endroit où se rendre utile ou alors elle s’était glissée quelque part en attendant que la crise passe. Même si ce n’était pas son genre à Miss Velrose. Pour le peu de filles que comptait cette famille, elles étaient précieuses. Mais l’italien retroussa ses lèvres, désapprobateur quand l’identité de la blonde qui lui parlait si mal. Comment une femme pareille pouvait jouir d’un poste si important et plaire à quelqu’un. Mais il se contenta de saisir un peu plus Roseline par la taille quitte à la porter pour aller plus vite dans l’enceinte de l’hôpital magique. Un peu un preux chevalier, mais avec une baguette magique, ça changeait un peu des contes pour enfants.

Le souffle court, il arrive à la poser le plus délicatement possible sur un brancard libre, quitte à bousculer quelques autres médicomages. « Reste là, on va protéger l’enceinte du bâtiment. » Il lance un regard à l’autre blonde déjà au fait de ses constantes. « Vous, vous la maintenez en vie. » Un air de défi, une sorte de menace. C’était un peu ça Abel, mais il n’avait jamais personne et ne voulait perdre personne. Quoi que Valentina puisse dire sur la survie d’Abigaël ou non.

Retrouver son cousin, c’était une chose importante à faire, mais sans idée sur la gestion des Velroses. Il avait plus à cœur de protéger des centaines de personnes que d’user ses forces à retrouver un seul homme. Qu’importe ce que pouvait dire son grand-père. Abigaël ne valait pas des vies par dizaine, et il espérait que si c’était lui qui avait disparu, son cousin aurait eu la même réflexion. Bien qu’il en doutait. Mais le brun prend place à une dizaine de mètres du patriarche, articulant également. « Protego Maxima. Fianto Duri. Repello Inimicum. » Combien de temps, peut-être une dizaine de minutes et le renfort de quelques collègues pour protéger l’hôpital d’autres tirs moldus !

Son grand-père, il le retrouve plus facilement qu’il ne le pensait. « Abi’ était en mission, il n’est pas encore revenu peut-être ou il est déjà loin avec le ministre. » Même s’il était certain que le ministre n’était pas vivant. « Grand-père y’ a d’autres personnes à protéger. Et y'a Arielle a trouver aussi. » Plus de vie que celles du précieux héritier.

Le groupe était fait et elle eut bien du mal à prendre les constantes de Roseline durant le temps du trajet alors que Velrose petit-fils la portait tel un chevalier. C’était ridicule, mais elle semblait tenir le choc de cette façon la petite Rosier. Elle pouvait bien passer entre les malades et en tenir un ou deux en vie pour le moment, mais sa priorité c’était la blonde qui était enfin allongée sur un brancard. « Sully ! Des potions cardiaques, maintenant ! » C’était comme si ça lui sautait aux yeux, et elle n’eut qu’à demander, mais tout semblait si long, et les menaces du petit Velrose, elle y répondit simplement d’un. « Va faire ton métier, plutôt que de m’apprendre le mien… » Elle retint le connard qui aurait pu sortir de la barrière de ses lèvres carmin. Jusqu’à se repenser sur sa patiente. Réellement, elle déplorait l’absence d’Espérance, restée en France, mais l’idée d’avoir une personne plus douée qu’elle dans ce domaine. Jusqu’à voir les larmes de la blonde, elle les essuie d’un pouce. « Roseline, ça va aller. Roseline, reste avec moi… » Elle appuie sur son épaule pour la garder avec elle. Alors que Sully arrive avec les potions.

Trop tard, c’était bien trop tard selon Sixtine. « De l’adrénaline, on pas le temps, on la perd ! » Sixtine n’eut pas plus de temps que d’appuyer les mains sur le cœur de la blonde déjà à moitié partie. Le massage cardiaque, elle n’en avait pas fait depuis des années, mais la faire respirer, c’était le plus important. Elle se mord la lèvre et quand la seringue arrive, elle la plante directement dans la peau de la blonde pour faire repartir le tout. Alors que Sully lui arroche quelques potions en perfusion. Si elle mourait, ça serait un échec, Sixtine la suivait depuis si longtemps que ça serait un coup à son propre moral cette perte. Mais le pouls semblait reparti. Elle voulait y croire. « Roseline, Roseline, sert moi la main si tu m’entends maintenant. »

Avançant d'un pas rapide dans les rues, Alexander tente tant bien que mal de contrôler ses battements de cœur. La situation n'est pas seulement confuse, ou effrayante... elle est chaotique. Et si le jeune homme est un Velrose, il ne partage pas le même goût pour le duel, l'auto-défense ou le combat magique en général...
Mais avait-il vraiment le choix de faire autre chose ? Impossible. Bougeant vivement sa baguette, il se protège de nouveaux débris et d'un nouvel assaut moldu, un éclat traverse alors cette protection pour venir frapper les attaquant les plus proche, aidant au passage certains civils à partir de cet enfer d'acier. « Bordel. » Le mot se répète entre ses lèvres, continuant de tenter de contrôler les différents tremblements tout en avançant d'un pas plus vif.

De nouveaux échanges violents, le diplomate évitant du regard les silhouettes ensanglantées. Il arrive tout de même à rejoindre rapidement l'Ancien – comme il aime l'appeler, du moins, lorsqu'il n'est pas présent – ainsi qu'Abel. La conversation semble être au sujet de l'autre cousin, Abigaël. « Grand-Père, tu ne veux quand même pas aller chercher Abi' ? » Le diplomate commence à refaire surface. Est-ce vraiment le lieu pour ça ? Si Abigaël était important pour la famille, voir l'Ancien Velrose partir pour s'occuper d'une affaire personnelle serait un coup important pour de possibles témoins. Et même, si cela venait à se savoir. « Tu dois rester ici, ton boulot c'est de continuer le combat ici ! »

Une autorité peu naturelle sort de ses lèvres, poussée par l'aspect chaotique.
Il voulait voyager, porter une nouvelle voix... pas devenir une autre image violente – bien que puissante – de cette famille. Abigaël ? Bien entendu qu'il veut connaître son état... Mais l'inquiétude est parfois mauvaise conseillère... et il a peur que celle-ci accompagne les pensées de l'Ancien. Faudra t-il qu'un autre Velrose y aille ? C'est une possibilité.

La main de la Rosier se sert dans la sienne. Au moins, Sixtine arrive de nouveau à respirer convenablement, car c’était peut-être incertain comme issue. D’un geste rapide, peut-être douloureux, elle ôte la seringue du cœur de la Rosier pour soigner le maigre trou qui serait cicatrisé sur son thorax. La situation devait rester stable, et elle invite ses collègues à la couvrir, lui trouver une chambre en solitaire, quitte à la mettre dans un labo. « Elle a besoin d’espace et du plus de calme, insonorisé la pièce si y faut ! » C’était ce qui importait, de toute façon, elle retournerait la voir aussi rapidement que possible pour continuer les soins et vérifier les constantes de la demoiselle. Elle refusait de voir mourir plus de gens alors que les cadavres s’amoncelaient dans le couloir.

Jusqu’à poser le pied dehors et voir les trois Velrose. Ils avaient fait, on ne peut le nier du beau boulot concernant la protection de l’hôpital et la médicomage était on ne peut plus satisfaite. Elle qui visait un jour la direction si elle arrivait à évincer McEwen. Cela serait heureux d’avoir des contacts comme eux pour protéger le monde magique. Qui sait ce que l’avenir réserve. Elle prend le temps d’étendre ses bras, tout semblait s’être calmé… Tout du moins, elle s’approche simplement pour entendre la conversation. Pas aller chercher Abi ? La Prince voit son cœur s’accélérer et la colère lui montrer dans le nez. Il n’était pas là, elle voulait croire qu’il n’était pas là, mais la gifle part plus vite qu’elle le voudrait. La main nue s’abattant sur la joue d’un cousin dont elle ne connaissait pas le nom à la fin de ses phrases. Le flash la fait reculer de quelques pas. Et le peu qu’elle voit ne lui plait pas réellement, la déstabilisant à en heurter l’ancien, celui qui semblait être un parent des trois… Elle tremble. Cherchant à reprendre de l’air. Tour à tour. Elle cherche quelqu’un qui puisse la comprendre. « Il-Abi… Il… » Elle refusait de croire qu’il était mort, mais il y avait sans doute assez de l’expression de son visage pour comprendre qu’il n’était justement pas si loin que ça.