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Là où tu vas, je n'existe plus (Solo Alecia)

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MessageSujet: Là où tu vas, je n'existe plus (Solo Alecia) Là où tu vas, je n'existe plus (Solo Alecia) EmptyMar 11 Sep - 15:53



Là où tu vas, je n'existe plus
La folie est comme une noyade lente et sombre, nous n'avons plus conscience de l'instant où nous plongeons, et nous ne savons jamais quand nous parviendrons au fond.


1er octobre
Combien de temps cela fait-il ? Quelques heures ? Des jours ? Non, peut-être pas autant. Trop longtemps qu'Alecia s'est réveillée là, qu'ils l'ont laissée dans le noir. Elle s'est débattue, elle a appelé à l'aide, a entendu les coups contre les murs, les bruits de métal, les tuyaux. Elle est si confinée qu'elle ne ressent rien, aucune âme vivante autour d'elle, comme si on l'avait enfermée dans un bunker, recouverte de plomb. Et les minutes s'allongent encore, puis les heures. Elle crie encore, quelques fois, comme pour se prouver à elle-même qu'elle respire encore, qu'elle est encore bien vivante. La fatigue menace, et l'inquiétude, mais la jeune femme ne peut pas dormir. Elle pense à Sigil, comme à un morceau d'elle-même qui n'est plus là. Alors c'est à la mort qu'elle doit de réaliser ses sentiments ? Quelle mauvaise plaisanterie. L'homme qu'elle aime depuis des années ne le saura jamais. Car Alecia s'en doute, elle ne le reverra jamais. Elle n'a pas de baguette, elle ne peut pas se défendre et s'étonne d'être en vie. Ses doigts lui picotent, son ventre gronde. Quand va-t-elle revoir la lumière du jour ? La moindre lueur. Il fait si froid.

5 octobre
Ses mains, ses bras tremblent, dans cette obscurité, ce silence. Personne n'est venu la chercher. On l'affame, elle gratte les murs, elle traverse les crises d'angoisse dans le silence. C'est la pire des tortures. Elle s'entend à peine murmurer. Qu'on vienne la chercher. Qu'on abrège ses souffrances.

9 octobre
Alecia entend un cliquetis dans la porte, elle relève à peine la tête, incapable de se relever, elle n'en a plus la force. Alors la porte s'ouvre et la lumière artificielle du couloir l'éblouit tant que les yeux lui brûlent. "Lève-toi." entend-elle. Mais elle refuse de se lever. Alors le geôlier s'agace, approche, et la frappe. La décharge électrique est telle que ça la fait hurler, alors elle obtempère, ses jambes la portant à peine. On l'attrape par les bras et on la traîne dehors. Le couloir est vide et on l'escorte à travers. Les portes ouvertes des autres cellules donnent sur des sorciers brisés, ou déjà morts, qui se sont mutilés eux-mêmes, ou qui n'ont pas résisté à la faim ou au froid. Alecia lève les yeux sur les lampes du plafond. On l'emmène dans une salle de douches communes, on lui enlève ses haillons, sans qu'elle puisse faire quoi que ce soit. On la pousse contre le mur, elle resserre les bras contre elle, pour se cacher. Puis elle sent un jet d'os briser sa peau, et ses os. L'eau sous pression est glacée, et lui arrache des plaintes et des pleurs. Mais les barbares s'en contre-fichent, ils sont là pour la pousser à bout, encore et encore. Ils partent tous, et la laissent là quelques instants, à genoux, à greloter. Cette fille qui pour eux n'est même pas une personne. Elle n'est plus qu'une ombre. Et on vient la chercher, on la bat de nouveau et sa peau mouillée conduit l'électricité, dans un nouveau hurlement qui paralyse ses jambes. Alors on la traîne. On l'habille, d'une sorte de vêtement militaire, et on la met cette fois dans une chambre si blanche qu'elle en est aveuglante. On la cloue au lit, on l'attaque, les ceintures sont si serrées que son sang pourrait n'en plus circuler. On relève ses manches, et on la pique. Ca fait mal, mais ce n'est pas aussi douloureux que les décharges électriques. Ses veines brûlent, elle ne sait pas ce qu'ils lui injectent, mais elle se sent encore plus lasse, comme à demi-consciente. Alors on lui pose d'autres électrodes sur la tête cette fois, et le courant est presque mortel. Pas de hurlements cette fois, parvenant à peine à émettre un son, son corps convulse et ses yeux se révulsent. Et cela dure de longues minutes.

Dans la pièce à côté, on s'interroge, on observe, avec un plaisir malsain et une retenue scientifique malvenue. L'un raconte. "Je suis certain que c'est elle. Le type d'à côté répétait toujours qu'il voulait qu'elle sorte de sa tête. Il a fini par se mordre la langue." Un autre poursuit. "Y'a aussi ce vieux, de l'autre côté. Il appelait sa grand-mère, une Luna ou je sais pas quoi. On avait décidé d'lui donner à bouffer. On pensait qu'on en tirerait quelque chose, mais i' s'est vidé lui-même avec son couteau, y'en avait partout. Trois heures à quatre qu'on a mis à nettoyer c'putain d'cellule." Encore un autre se félicite. "Une aubaine. Si on parvient à faire ce que l'on veut de cette chose, imaginez la puissance que nous retournerions contre eux.".

13 octobre
Alecia a mangé. Ils l'ont nourrie car ils ont besoin d'elle. Mais les électrochocs, la sismothérapie, tout cela continue. Ils la prennent pour une folle, et se nourrissent de sa folie grandissante. Pas qu'elle ait perdu la tête, mais elle n'a plus de repères. Parfois ils amènent d'autres sorciers, ou des criminels. Et ils l'électrocutent. Mais ce sont eux qui crient. Pour elle, la douleur n'a plus de sens. Et on lui dit que pour s'arrêter, elle doit les pousser au suicide. Mais elle refuse. Elle ne veut pas tuer. Alors ils poussent encore. Le choc devient si puissant qu'elle en convulse encore. Et c'est le trou noir. Et l'heure suivante, ça recommence. Quand elle reprend conscience, les deux corps sont étalés dans un coin, une balle dans la tête. Mais elle refuse, toujours, et n'en est plus qu'à murmuer qu'ils la tuent. Et à chaque nouvelle tentative, elle se le répète. Mieux vaut la mort que ça.

14 octobre
Ils ont retrouvé son père, comment ont-ils fait ? Non, elle ne veut pas le voir, elle ne veut pas, il faut qu'il s'en aille. Elle le déteste, elle le hait, elle a mal, elle veut mourir. Mais ses scrupules semblent s'évanouir à mesure que les heures passent. L'instinct de survie l'emporte sur la raison. Elle frappe contre les murs, se lancent contre eux, hurle à la mort. "Tuer... Je vais vous... Tuer...! JE VAIS VOUS TUER ! VOUS TUER ! JE VAIS TOUS VOUS TUER ! VOUS TUER ! AAAH ! JE VAIS VOUS TUER !" Derrière la vitre teintée, on a comme un frisson. On remarque ses yeux, qui luisent. Ce n'est pas naturel, elle n'est même pas humaine, c'est juste une chose. Quand on vient l'arrêter, elle se jette sur une infirmière et jette ses mains contre son cou en hurlant, en serrant aussi fort que possible. On l'assomme.

15 octobre
Alecia est recroquevillée dans un coin de la pièce, si mauvaise qu'elle pourrait sauter au cou de n'importe qui. Un dernier choc, un dernier choc pour la contrôler. Alors la porte de la pièce blanche s'ouvre et elle penche la tête. L'homme qui entre a un visage familier, mais il a davantage de cheveux blancs, il est rongé par la peur, le stress et n'a pas envie d'être là. Elle le sent. Alors elle se redresse et avance, se stoppant presque au milieu de la pièce. L'homme la dévisage, puis panique. "Non... Non ! Ce n'est pas mon enfant ! Je n'ai rien à voir avec tout ça ! Faîtes moi sortir ! PITIÉ !! Je ferai tout ce que vous voudrez, LAISSEZ MOI SORTIR !!" Plus que la peur, elle sent  sa haine, car il l'a reconnue, sa fille. Alors elle tremble presque, ses doigts paralysés dans des craquements de phalanges odieux. Lui qui l'a tant fait souffrir. Elle ne compte plus les coups, les insultes, la honte. L'abandon. Monstre. Monstre. Monstre. Elle veut qu'il souffre. Elle veut qu'il paie. Elle veut le voir ramper. Qu'il lui demande pardon. Alors il se retourne, plaqué contre la porte, et commence à lui marmonner de sortir de sa tête. Pourtant elle, elle ne bouge toujours pas. Alecia. Ou qui qu'elle soit. L'homme commence à se griffer les poignets, il griffe, charcute, avec ses ongles qui prennent la couleur du sang, il continue de tailler, ronge sa peau, ses veines explosent dessous ses doigts. Puis elle lance un regard vers le miroir, dont elle sait qu'ils sont derrière, tous, à l'observer. Elle les veut morts, tous. Tous ceux qui lui ont fait du mal. Parents, moldus, sorciers. Tous. Sans distinction. Sur l'instant, elle ne le réalise pas, qu'elle n'est plus elle-même. Alors son père avance, et vient se jeter contre le miroir. Une fois, puis deux, puis trois. Le verre se brise, le bruit se mêlant au craquement d'une boîte cranienne qui se fissure, qu'on fait exploser sous le choc. Le verre brisé se tâche de sang, puis il s'écroule, et elle reste là, au milieu de la pièce. De longues minutes, sans bouger. Puis elle réalise son reflet dans le miroir. Ce n'est pas elle, ça ne peut pas. Elle ne se voit pas. Elle n'existe plus. Plus tard encore, on vient la chercher, et elle ne se débat même pas. Ce n'est pas son sang qu'elle a sur les mains. On la laisse dans une nouvelle pièce, où on l'attache, encore. Elle devine les sourires. On fait parcourir de nouveaux électrochocs dans son corps, et elle hurle, elle crie. Le flash l'aveugle. Une photo est sortie.

16 octobre
Le matin. Elle s'est déplacée en personne. Seymour. Elle a entendu les rapports, les a lus, a écouté les hommes et les femmes. A vu la dépouille d'un père, un traître, à ses yeux, qui a mérité sa mort. Mais elle est préoccupée. Elle estime que rien de bon ne sortira de cette histoire. Pas si elle se retourne contre eux et non pas contre les sorciers. Les scientifiques ne sont pas d'accord, mais Seymour a toute autorité. Elle veut qu'on informe la presse, et veut une exécution publiques. Au moment de quitter la pièce, elle donne la date du 20 octobre, et pince légèrement les lèvres. "Pendez-la."

19 octobre
On a dit à Alecia qu'elle serait pendue le lendemain. Elle a pleuré. Mais sans savoir si c'était par tristesse, par peur de mourir. Ou par soulagement. Elle a tué un homme, elle le voulait, en était consciente. Ce n'est pas ce qu'elle veut être. Elle demande pardon, ou plutôt le marmonne, car rien de ce qu'elle dit, depuis plusieurs jours, n'est intelligible. Rien n'a plus de sens. Là encore, le visage de Sigil lui vient, et c'est le plus douloureux. Devoir vivre. Non. Mourir sans l'avoir revu. Elle ne sait pas où elle ira. Paradis ? Enfer ? Aucun des deux ? Ce dont elle est certaine c'est qu'elle y sera seule. Qui voudrait encore d'un monstre pareil ?
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Alecia Lukeither
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