30 Octobre

Abel,

Arielle est arrivée au manoir dans la nuit avec ses valises, elle se porte bien, du moins en façade, si tu veux savoir. Sixtine s'est occupée d'elle.

J'aimerais cependant comprendre ce qu'il s'est encore passé pour en arriver là. C'est notre rôle à nous, les aînés, de prendre soin de nos frères et soeurs. Je comprends les griefs que tu peux exprimer à l'égard de Fearg, mais nous sommes unanimes avec Albus et Sigil. Nous avons besoin de lui pour comprendre les plans à venir de Jedusor. C'est une bien maigre rétribution en comparaison avec ce que nous avons perdu. Mais je préfère encore cela à voir notre grand-père mourir à petits feux et dans la souffrance. Et de toute façon, Fearg est condamné lui aussi. En tant que chef des aurors, j'ai besoin de lui.

Mais tes ressentiments ne justifient pas la façon dont tu traites ta soeur. Je ne sais pas qui t'as mis en tête que tu étais le plus légitime de tous pour la punir. On fait tous des erreurs, mais elle partie de cette famille, et de notre sang, on ne peut pas la laisser derrière nous, et nous devons prendre soin d'elle. Je ne sais pas ce qu'elle peut bien ressentir, mais cela reste son choix, tant qu'elle nous est fidèle, j'ai confiance en elle.

N'oublie pas non plus où notre grand-père a placé sa confiance.

Je garde Arielle sous mon aile le temps de tous se poser et de méditer un peu nos paroles. N'oublie pas que le manoir en Irlande ne t'appartient pas, mais qu'il appartient à Alexander et que c'est lui qui décide de qui chasser. Mais au demeurant, c'est moi qui aurai le dernier mot, c'est ainsi.

Affectueusement,

Abigaël

(c) sobade.

30 Octobre

Abigaël,

Et elle en sera sans nul doute repartie quand je tenterais d'y mettre les pieds. Je ne doute pas de la douceur de Sixtine, ni des problèmes d'Arielle, mais cela n'a rien à voir avec Miss Prince, qui à mon sens ferait mieux de se tenir écartée de ce grief.

Je ne viendrais pas la chercher, elle est partie sans que j'aie eu mon mot à dire. Alors, prends donc plaisir à me chasser également d'un domaine de notre famille, ça ne serait pas une première dans ma vie Abigaël. Tu tentes de venir comprendre en ajoutant des menaces après un discours moralisateur. Je n'oublie rien, ni que ce manoir est la propriété d'Alexander et au demeurant la tienne de par ton statut.

Si notre rôle est de protéger, et voilà une chose avec laquelle je suis d'accord avec toi, sache que ce rôle ne semble pas satisfaire à Arielle ces derniers temps. Si cela est aussi frustrant qu'attristant, et si je peux encore me permettre de mépriser qui bon me semble, il y a des visions de choses que je refoule et que je rebute. Comme celle de voir notre grand-père agoniser dans une chambre d'hôpital, ou bien de voir le monde à feu et à sang à cause d'un dégénéré.

Quelles que soient les relations, même si nous en avons une certitude exacte désormais, entre Arielle et Fearg, c'est pour cette raison que je refuse tout ce qui gravite autour de ça. La condamnation et la mort. Tu t'imagines vivre sans Miss Prince désormais ? Je ne crois pas. Alors Arielle, qui ne s'attache d'ordinaire à personne, l'état dans lequel elle se trouvera lors de la fin ? Perdre ma soeur à cause de lui m'horrifie. Qu'elle décide de mettre fin à sa vie ou bien qu'elle soit gagnée de folie par la suite, je la connais mieux que toi et sait ce qu'elle est capable de faire pour nous, d'un amour fraternel, alors je voudrais te laisser imaginer la force de ses réactions si elle tombe amoureuse de... lui.

Mes méthodes, mes mots, ne sont ni faciles à entendre, ni à dire. Elle qui sait absolument tout déchiffrer en nous, mais quand tu auras compris que je cherche à la sauver plutôt qu'à la punir peut-être réviseras-tu ton jugement de le savoir. Mais pour la sauver, il faut l'éloigner d'un mal qui la gagnera forcément dans un temps dont on ne connait pas l'échéance.

Avec mes respects à vous deux,

Abel

(c) sobade.

30 Octobre

Abel,

Je ne te chasse de nulle part, cesse donc d'avoir en tête l'idée que je suis de toute façon contre toi. Puis une chose que tu dois imprimer ; Sixtine fait partie de notre famille. C'est ma future femme, et la future mère de mes enfants. Elle est aussi légitime que tu l'es.

Je sais très bien ce que ressent Arielle. Toujours mise au second plan, en trouvant pas sa place. Elle a perdu son seul soutien et pourtant, et ça me fait mal de l'admettre, le seul qui a voulu avoir confiance en elle, c'est Fearg. Sois bien conscient que j'ai Fearg à l'oeil et qu'en cas de dérapage, c'est moi qui m'en occuperai. Mais Arielle a l'impression de t'avoir déjà perdu, et que tu veux absolument la tuer ou la mettre dans une cage. C'est le meilleur moyen de l'éloigner de nous et de la rapprocher de lui. Le mal est déjà fait. Tout ce qu'on peut faire, c'est de l'aider, à rester sur ses jambes. La mort, qu'elle soit prévue ou pas, c'est inévitable. Rien ne garantie qu'on soit encore vivants demain et pourtant, on peut pas reculer. Arielle est aussi forte que nous, mais si on la laisse seule, elle s'écroulera, comme tout le monde.

A toi de voir ce que tu préfères. Quand on pose la réflexion sur celles qu'on aime, on sait très vite ce qu'elle peut penser. Si aimer Fearg lui permet de passer un cap, le temps de trouver une solution à tout ça, alors je suis prêt à l'accepter, même si je dois me ronger les sangs et que cette situation ne me plait pas. Parce que j'ai autant peur de la perdre que toi et que j'en ai assez de voir notre famille tomber en miettes.

Pour le reste, on a le contrôle de la situation avec Albus et Sigil, la politique on s'en occupe, mais je ne serai pas toujours là pour rattraper tes paroles malheureuses.

Affectueusement,

Abigaël

(c) sobade.

30 Octobre

Abigaël,

Suis-je le paria ? J'en doute, mais un sentiment ne vient pas sans de bonnes raisons, je le crains. Mais quand je vois les efforts que tu mets à la faire s'intégrer parmi nous, j'espère qu'elle trouvera sa place légitime parmi nous.

Fearg ne voit en elle qu'un outil. Je n'ai pas son calme, je n’en' ai pas sa comédie, mais je ne suis pas aveugle. S'il a confiance en elle, c'est pour mieux s'en servir dans des buts qui me sont étrangers. L'impression d'Arielle est la même que la mienne à son égard. Nous nous sommes perdues de vue depuis un mois. Et quand je tente de faire un pas, je la retrouver pendu à un cou que je voudrais briser. Que ferais-tu si Arebella était dans une situation semblable ? Ne me dis pas que tu ne tenterais pas de la dissuader d'une amourette à la fin programmée. Alors, Arielle restera sur ses jambes, je suis catégorique Abigaël. Le moindre bleu, le moindre mal ou mot de travers, je saurais le rendre mille fois à Fearg.

Hélas, tu n'as pas le même point de vue, certes tu la comprends sans doute mieux que moi, à croire, à lire ta lettre. Mais on n’aime pas les morts, c'est les vivants qu'on aime. Si tu préfères être passif face à la situation, je ne saurais l'être. À ta guise de me chasser maintenant. Je ne compte évidemment pas me mettre entre vos plans avec Dumbledore et Rosier.

Mais mes paroles malheureuses, déplacées ou sévères, sont de l'amour maladroit.

Avec mes respects,

Abel

(c) sobade.

30 Octobre

Abel,

Quand vas-tu enfin comprendre que tu n'es un paria pour personne ? Que ta mère cesse de t'empoisonner l'esprit et que tu voies enfin clair ! Sous couvert de contrôler ta soeur et de lui éviter le pire tu aimerais l'enfermer dans une tour. Des épreuves, elle en a vu et elle en verra encore. Et elle s'en sortira, comme nous tous. Ne mêle pas Arabella à toute cette histoire.

Alors maintenant fais ton choix, es-tu de mon côté et du côté de toute la famille, ou seulement de celui de Valentina ? Qu'elle en soit bien gré, elle n'aura jamais les rennes de la famille. Car c'est bien là tout le problème.

Abigaël

(c) sobade.