La brune ne savait même plus ce qu’elle révisait tant elle passait du temps dans ses livres de sortilèges et de procédures qu’elle avait pu trouver grâce à Abel et Alexander, Abigaël n’étant pas en état pour retourner au travail pour le moment. Mais l’Angleterre laissait à Arielle une nouvelle chance de prendre un nouveau départ, de réussir là où elle avait toujours échoué en Italie. Bien qu’elle ait pu choisir la France, elle choisit le risque, elle n’était pas si bête. Le manque de personnel les ferait recruter un peu n’importe qui et elle espérait être de ceux-là, surtout après la boucherie qu’il y avait eu à Pré-Au-Lard… Après la mort et la désolation. Pré-AuLard se reconstruisait petit à petit et il y avait ce petit bar à vin sympa où elle avait trouvé refuge pour échapper à Abel quelque temps. Jusqu’à ce qu’il découvre son petit coin tranquille. Elle s’était mise à l’écart des autres. Le brouhaha ne la dérangeait pas. Quand on était la seule fille avec deux frères, on savait s’adapter à tout et à n’importe quoi. Du moins avec Abel et Gideon qui était on ne peut plus bruyant quand ils se confrontaient ? Elle releva les yeux vers le chartier qui était venu se poser à côté d’elle, bien hautain de faire sa toilette. Elle argumenta quelques mots en italien pour le faire partir jusqu’à relever les yeux vers le propriétaire des lieux.

Oh, la Velrose s’en souvenait de cette personne, du moins, elle l’avait rencontré il y a quelques jours seulement. « Je ne sais pas si vous préférez le sucré ou le salé alors dans le doute j’ai pris les deux » Jusqu’à regarder les yeux ronds les deux petits paniers remplit de victuailles. Merlin qu’elle avait faim soudainement. « Arielle Velrose c’est ça ? » Elle hoche la tête, mordant dans un bout de fromage posé sous son nez. « Vous retenez bien les prénoms, physionomiste c’est ça ? » demande-t-elle en retour. « Je voulais m’excuser pour Sainte-Viviane. » Elle l’observe et cherche quelques minutes dans sa tête pour savoir de quoi il parle. Elle s’exclame. « Oh ça ? J’avais oublié, vous n’êtes pas le premier à draguer, en ouvrant les portes vous savez ? » Elle savait bien et elle le lisait bien dans sa tête, il voulait à la fois qu’elle rentre chez elle, mais s’il pouvait y avoir quelques échanges de bons procédés, il ne dirait pas non à n’en pas douter. « Je m’appelle Léandre Prince, on a pas vraiment eu le temps de faire les présentations la dernière fois. » La dernière fois, il y avait eu tellement de choses malheureuses que c’est vrai, il s’était rapproché de la dulcinée d’Abigaël, mais elle ne savait pas qu’il était de sa famille. Elle hausse un sourcil. « Vous êtes de la famille de Miss Prince c’est ça ? » Elle savait bien que c’était son frère, mais elle jouait un peu le jeu. Sinon, c’était de la triche dans les rencontres. Puis elle s’amuse à ne pas quitter ce regard différent des yeux, lisant un peu de tout sur le moment. « L’endroit vous plait ? » Belle question pour dissimuler tant de choses, mais l’idée qu’il pouvait être intéressé par ce qu’elle pensait de lui, ça la fait sourire un peu alors qu’elle enroule avec nonchalance un parchemin. « Oh, ça me fait beaucoup penser au bar à vin de France, j’en ai côtoyé pas mal quand j’étais élève à Beaubâtons et puis, vous semblez porter un autre regard sur le rapport entre les gens et l’alcool, on ressort d’ici ivre et non soul comme un cochon. De ce fait, vous devez être un charmant tenancier qui tient à ses clients. » Était-ce vraiment ce qu’il voulait entendre ? Elle n’en savait trop rien, mais tant pis, c’était dit avec un bel accent chantant, il serait plus gentil par la suite.

La petite Velrose entendait bien qu’il n’était pas tout à fait d’accord avec ses pulsions, mais le revoir jouer la comédie en entrant dans la chambre. C’était assez vivifiant, même Abel avait eu cette réflexion, alors que le pire était passé à l’époque. Pourtant, elle note qu’il a cette impression de la connaître et ça l’intrigue également. Elle n’était pas amie avec des Prince ou même avec beaucoup de français en général, elle était juste une fille de sang pur italienne qui avait fait ses études en France. « Je m’en doute, mais c’est toujours plus délicat quand il s’agit de la porte d’une chambre d’hôpital… » « La drague ou la porte ? » Son ton, elle se payait sa tête, mais c’était du passé pour la petite Velrose. Pourtant, les pensées volent et défilaient du tout au tout quand elle commence à parler de Sixtine et du lien qu’ils entretenaient. « Son frère, oui. Son petit frère préféré, le dernier petit Prince. » Arielle a une moue quand elle comprend ce qu’il veut dire et que cela se confirme en fouillant dans sa tête. Ce n’était pas parce que la blonde l’avait mal reçu, selon lui, qu’elle ne l’aimait pas. Elle a une petite moue en tournant une page de manuel, puis en sortant un autre rouleau de parchemin. Elle ne pouvait simplement lui dire que sa sœur avait été soulagée, bien qu’un peu ne colère de le voir débarqué alors qu’il serait plus en danger ici que chez eux. Mais, Arielle n’avait pas à interféré dans les relations entre frères et sœurs. Pas quand ce n’était pas ses frères ou ses cousins.

« Je n’ai jamais compris l’intérêt de se rendre malade surtout avec un bon vin. Je ne veux pas que mes clients quittent mon bar avec de mauvais souvenirs en tête. C’est mauvais pour le business. » Elle sourit en se replongeant dans son regard. « Oh, je doute qu’il n’y ait que le business là-dedans, un manque d’envie de voir une bagarre tous les soirs aussi doit jouer ? » Elle laisse ses pensées tranquilles un instant, l’instant qu’elle n’aurait pas du quitté d’ailleurs, puisqu’elle relève les yeux alors qu’il annonce triomphant. « Le vivet au rouge à lèvres ! » Elle a un petit regard mi-amusé, mi-contrarié. Voilà des années qu’on ne l’avait pas appelée de la sorte. Et pour cause, elle ne faisait plus de Quidditch depuis ses dix-sept ans, pas en club en tout cas. « Arielle et Gideon, les jumeaux inséparables. C’est bien ça ? » Elle sourit un peu plus en entendant parler de son frère. Gideon était bien caché en Italie avec sa femme et sa fille. Elle, elle tentait sa chance en Angleterre. « Votre mémoire ne vous fait jamais défaut. Dit-elle. Car j’ai oublié ton prénom de mon côté. » C’était faux, mais elle ne dit pas à tout le monde qu’elle lit dans la tête des gens en général. D’ailleurs, ils avaient été élèves dans la même école autant se tutoyer non ? « Vous étiez déjà très studieuse à l’époque. Vous révisez quoi ? » « Tu. » Coupe-t-elle simplement. Alors qu’il finit. « Je peux aider ? Besoin d’un cobaye ? » Elle rit en refermant un énième parchemin et piochant dans le panier salé qu’il avait apporté. « Le concours d’admission au bureau des Aurors, comme tout bon Velrose qui se respecte à croire. » Arielle prend une petite moue contrariée en mettant son menton dans sa main. « Je l’ai déjà loupé trois fois au Ministère de Rome. Alors comme les Britanniques manquent d’effectifs, je me suis dit que ça serait plus facile ici, mais le stress m’empêche de produire le moindre sort. » Et avec son grand-père qui n’était plus des leurs, elle n’était pas prête de changer.